• Albert à l'Ouest


    Albert est un brave gars de L’Ouest. Non. En fait Albert est un lâche doublé d’un looser. Alors même qu’il refuse de prendre part à un duel, sa petite amie Louise décide qu’elle en a assez de lui et le plaque pour un autre, l’arrogeant expert en moustaches, Foy. Par un heureux hasard, Albert va tomber sur une mystérieuse étrangère récemment installée en ville : la superbe Anna. Celle-ci lui propose alors de tout tenter pour récupérer son ancienne compagne. La seule chose que ne sait pas Albert, c’est qu’Anna est aussi la femme du plus dangereux bandit du Far West, le fameux Clinch. Fréquenter Anna n’est peut-être pas la meilleure idée qui soit...

    Seth McFarlane ne se présente plus. Extrêmement connu aux Etats-Unis pour ses deux séries animées auxquelles il prête également sa voix dans l’impertinent American Dad sans oublier les Griffins, il avait en plus enregistré un gros succès au cinéma avec Ted, l’histoire d’une peluche parlante pas vraiment pour enfants. Pour son second long-métrage, il s’essaie à deux nouvelles choses : interpréter lui-même son rôle-titre et déplacer son intrigue dans le Far West. En rassemblant Liam Neeson, Charlize Theron ou encore Amanda Seyfried, McFarlane a de beaux atouts dans sa manche pour offrir une nouvelle comédie hilarante. Le souci c’est qu’A Million Ways to Die in the West (traduit certainement par un publicitaire drogué en France en Albert à L’ouest) est très loin de son ainé.

    La première chose qui choque dans Albert à L’ouest, c’est sa réalisation bâclée. Même si elle tend à s’améliorer vers la dernière partie, l’intégration des décors et des FX combinée aux cadres choisis par Seth McFarlane s’avèrent des plus médiocres. Certaines scènes en intérieurs font tellement fausses que l’on en perd tout intérêt pour ce qui se passe à l’écran. Mais au-delà de cet aspect purement technique, Albert à L’ouest accumule les tares entre son scénario, ses personnages et son humour. Jamais le film ne profite de son postulat (inclus dans le titre VO), à savoir les façons dont l’on peut mourir dans l’Ouest Américain. Cette piste, pourtant prometteuse, se limite à une énumération fastidieuse d’Albert en début de métrage ainsi que deux trois scènes-gags où un homme meure d’une façon horrible et souvent sans raison. Là où les Monty Python auraient pu faire quelque chose d’absolument génial avec ce concept de base, Seth MacFarlane n’a pas du tout le même talent ni le même humour.

    Celui-ci était assez borderline dans Ted, oscillant entre le gras assumé et le transgressif avec plus ou moins de bonheur. Dans Albert à L’Ouest, tout est amplifié et l’humour n’y échappe pas. On se retrouve face à des gags qui ne frôlent même pas le niveau des pâquerettes. Basé presque entièrement sur le registre pipi-caca, il en devient tellement lourd qu’on est presque embarrassé de voir ce qui se passe à l’écran (comme la séquence à la fois archi-convenue et d’une médiocrité affligeante où Foy se vide dans des chapeaux de cow-boys). Le pire, c’est que MacFarlane pense judicieux d’appuyer son humour gras par les personnages qui se trouvent à l’écran. On assiste alors à des séquences désolantes comme celle où Albert crie à son ami que c’est tellement drôle et horrible à la fois cet homme écrasé par le bloc de glace en se tenant le ventre et en tapant des pieds. Bien sûr, il reste quelques instants drôles, comme de voir Neeson se faire ridiculiser, mais franchement même le couple Edward-Ruth qui semblait avoir un gros potentiel comique s’englue dans une bouillie affligeante et répétitive.

    L’autre immense problème d’Albert à L’Ouest, c’est Seth MacFarlane. Jusqu’ici, il se contentait de faire la voix de certains personnages (Ted par exemple) mais il décide cette fois de faire l’acteur en chair et en os, et pas n’importe lequel puisqu’il s’arroge le rôle-titre. Là où le bât blesse, c’est qu’il est simplement un mauvais acteur qui alterne des séquences de surjeu éhontées avec une inexpressivité consternante. Dès lors, Albert finit rapidement par emmerder le spectateur royalement sans compter que son histoire n’a rien de passionnant. L’originalité de Ted se situait dans cette peluche vivante et vulgaire, mais dans Albert à L’Ouest, il n’y a rigoureusement rien d’original. Le récit s’avère on ne peut plus balisé, avec un héros looser qui perd une petite amie au profit d’un prétentieux patenté (Le pauvre Neil Patrick Harris condamnée à rejouer une resucée époque cow-boy de son personnage d’How I Met) avant de rencontrer une beauté qui va tomber amoureux de lui parce qu’en fait c’est un gentil gars. On vous laissera la « surprise » de la fin, mais franchement tout est attendu, tout est conventionnel et prévisible. Seul le passage chez les Indiens fait preuve de quelques originalités avec une séquence animée absurde au possible (mais aussi terriblement moche). On passera rapidement sur le reste, à savoir une Charlize Theron certes magnifique mais en mode automatique, ou une tripotée de personnages secondaires qui ne servent à rien.

    Alors oui, celui qui a traduit le titre d’A Million Ways to Die in the West n’était pas si loin de la vérité. Albert à l’Ouest est vraiment un film à l’Ouest. Il a quasi tout faux et condamne tous les espoirs que l’on avait pour Seth MacFarlane au cinéma.
    A éviter, carrément.

    Note : 2.5/10

    Meilleure scène : Le caméo d'un certain Doc'


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