• American Nightmare 2 : Anarchy

    Dans la foulée des films d’horreur à petit budget tels que Paranormal Activity ou Blair Witch, American Nightmare (critiqué ici) avait connu un petit succès en salles l’année dernière. Malgré sa flagrante médiocrité, il n’en fallait pas davantage pour commander une suite à son réalisateur, James DeMonaco. En reprenant la recette du premier volet, à savoir la Purge Annuelle, DeMonaco tente de varier les plaisirs en sortant ses protagonistes du carcan de la maison de banlieue pour les faire vadrouiller à l’air libre. Malheureusement, ce choix scénaristique ne change pas grand-chose à la qualité globale du métrage...

    La purge approche à grands pas. Dans toute l’Amérique, les gens se préparent en se barricadant ou en s’armant selon les plaisirs qu’ils ont choisis. Alors que la contestation monte (Jusqu’à une émission de télé-pirate avec un Noir façon Black Power, c’est dire !), Eva et Cali fortifient leur appartement pour abriter leur père malade. En pleine ville, Shane et Liz font leurs dernières emplettes avant d’aller se retrancher chez eux... mais tombent en panne en pleine ville à quelques minutes du début des festivités (Ca c’est drôle !). Reste Léo, un homme seul qui a décidé de se la jouer cow-boy en allant se venger pendant la Purge. Pendant une nuit de chaos, les destins de ces différents personnages vont se croiser pour le meilleur et surtout pour le pire.

    Sur le papier, l’idée de la Purge pouvait passer pour intéressante... Pouvait... Seulement en réalité, non seulement la chose est explorée n’importe comment mais en plus elle s’avère intrinsèquement débile. Il est impossible de faire croire au spectateur qu’on puisse laisser joyeusement tout le monde s’entretuer pendant une nuit entière et d’arriver ensuite à regagner le contrôle de la situation. Sans même penser aux multiples vengeances que cela entraînerait. Dans ce second volet, DeMonaco insiste sur le côté « juguler la population permet des économies » mais en même temps vu qu’ils détruisent tout pendant la nuit, on se demande bien comment cette balance est viable. Ainsi, et encore une fois, la base même du film plombe d’emblée le récit. Pourtant, au-delà du concept, le réalisateur se croit obligé de nous livrer une histoire totalement caricaturale.

    American Nightmare 2 se contente de marteler un message simpliste : d’un côté vous avez les gentils pauvres noirs (bon y’a quelques blancs mais ils sont cons, ça compte pas) et de l’autre les méchants riches blancs (et bien blancs, avec l’air pincé et tout). On assiste au fur et à mesure de l’avancée du récit à une surenchère hallucinante sur ce même thème. Le point culminant est atteint par l’hallucinante séquence style Battle Royale – Hunger Games (enfin quelque chose dans le genre mais dans une unique pièce) pour le bon plaisir d’un parterre de riches bien bien riches (donc avec une vieille harpie, obligatoire la vieille chez les riches). Tout est exagéré et le propos de lutte des classes semble tout droit sortir d’un manifeste de parti d’extrême gauche. DeMonaco prouve encore une fois qu’il a autant de subtilité qu’un éléphant et fait définitivement dérailler tout son métrage.

    Pourtant, le changement de cadre apporte un mieux au film. Une des interrogations sur le précédent opus (hormis les raisons budgétaires) était de savoir pourquoi choisir un huis-clos pour un tel sujet ? American Nightmare 2 installe cette fois son action en milieu ouvert (à savoir les rues du centre-ville) et profite mieux de ses possibilités avec quelques bonnes scènes de fusillades. Rien d’extraordinaire, mais c’est certainement le seul bon point du film, tenter d’apporter un poil de fun. Ce n’est d’ailleurs pas les acteurs recrutés qui feront illusion, même ce pauvre Zach Gilford qui semble ne pas trop savoir ce qu’il fait là. Et comme on se fout de la plupart des personnages vu qu’ils incarnent des stéréotypes déjà vu mille fois ailleurs...

    Non, American Nightmare 2 : Anarchy ne peut définitivement pas nous faire changer d’avis sur le talent de James DeMonaco. Il peut tout au plus distraire légèrement plus que le lamentable précédent volet, mais sa propension à accumuler les clichés et la caricature dégoûte définitivement de l’univers. Une nouvelle purge en somme.

    Note : 2/10

    Meilleure scène : La sortie des diverses factions pour le début de la Purge


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