• [Critique] Black Storm

    Black Storm

    La grande interrogation d’un critique devant un film qui n’a même pas le début d’une poussière d’intérêt, c’est de se demander qu’en dire ? Pour être tout à fait honnête,  Black Storm entre directement dans cette catégorie, mais pas par la petite porte. Non, par la grande porte. L’époque des films catastrophe est passée de mode (2012 commence à dater) et surtout à peu près tout a été dit sur le sujet. On a eu droit à du volcan dans Volcano ou le Pic de Dante, à du réchauffement climatique global avec Le Jour d’Après, à de la totale fin du monde avec 2012 et à l’annihilation de l’intelligence humaine avec Twilight (qui a aussi tué le mythe du vampire, c’est dire la catastrophe). Alors lorsqu’il s’agit de se tourner vers un dernier type de calamité naturelle, Steven Quale porte son attention sur les tornades, oubliant à moitié que Twister avait réalisé une sympathique synthèse sur le sujet (en même temps, on ne va pas faire 3 heures sur les tornades non plus). De cet opportunisme est né Into the Storm (rebaptisé en France Black Storm, parce que tout le monde sait que le noir, ça fait peur).

    Dans Black Storm, Quale nous fait découvrir les tornades en compagnie de plusieurs groupes de personnages tous plus cons les uns que les autres. D’abord, la traditionnelle cellule familiale avec ici Donnie et Trey Morris, ainsi que leur père Gary, également adjoint au proviseur du lycée de ses fils. Pas de mère dans le tas, parce qu’il faut bien un petit trauma au gamin-star Donnie pour s’envoyer en l’air avec la fille canon de service Kaitlyn. De l’autre côté, il y a aussi une équipe de chasseurs de tornades menée par Pete – quelle originalité, on y aurait jamais pensé – qui, outre de se trimbaler avec un super véhicule blindé tout-terrain de la mort qui tue, adorent jouer les kamikazes en pleine tempête. Enfin, et c’est un peu le gros WTF du film, il y a deux débiles qui font des vidéos de cascades pour mettre sur Youtube. L’intrigue se pose rapidement. En gros, c’est la remise des diplômes, on annonce un orage mais le directeur du lycée lui, il n’en a rien à cirer de ses élèves et maintient la cérémonie, où se retrouvent Donnie et Trey, ainsi que Gary. Bien sûr, ça tourne au vinaigre et ils croisent l’équipe de chasseurs de tornades qui les aide à retrouver Donnie et Kaitlyn qui sont partis roucouler dans une usine abandonnée entre temps (logique, on fait tous ça).

    Avec un tel scénario de base et des personnages si « originaux », on se doute bien que ce n’est pas de ce côté qu’on va trouver du bon. Chaque protagoniste fait exactement ce qu’on attend de lui dans ce type de film, c’est-à-dire être con.  Pas la peine non plus de chercher une once d’épaisseur psychologique dans ceux-ci, parce qu’il sont tous des stéréotypes ambulants. Du scientifique obsédé par son travail et qui s’en fout des autres... mais qui devient un héros à la fin, au père de famille chiant mais héroïque quand même, en passant par la gourdasse de base qui passe son temps à être secourue. Oui, on est bien gâté. Le pire reste pourtant à venir. Non content d’avoir des personnages jetables dont on se cogne totalement (mais vraiment, à un moment on prie pour qu’ils passent à la moissonneuse-batteuse, hypothèse peu probable mais quand même jouissive), Black Storm nous rejoue le couplet des valeurs familiales traditionnelles puissance 10 avec une pseudo-idée très mais alors très mauvaise : la capsule temporelle. Les gosses ont eu la grande idée de se filmer caméra au poing pour se revoir dans le futur. Ce qui occasionne des séquences shaky-cam non seulement insupportables mais qui véhiculent aussi de la bonne grosse morale à l’américaine comme on ne pensait plus jamais en avoir. Il faut le voir pour le croire. C’est terrible (et ça laisse des séquelles).

    Mais dans ce genre de film, ce n’est pas le fond que l’on cherche – heureusement. Ce sont les effets spéciaux et le grand spectacle. Là encore, Black Storm a de quoi laisser perplexe. Sans moyen ou presque, le métrage arbore des FX consternants. Il emploie plusieurs moyens pour cacher sa pauvreté : le plan serré avec un petit bout de tempête, le flou artistique bien conséquent pour masquer les détails, ou encore quelques effets clinquants pour attirer l’attention. En gros, même sur ce qui devrait être son point fort, le film se ramasse totalement. Pour dire, ses images sont nettement moins impressionnantes que celles de Twister qui a pourtant plus de 15 ans... Le constat est d’autant plus amer pour le spectateur que le tout se termine par une séquence absurde au possible dans un égout en construction, et où la cohérence s’envole bien avant les personnages...

    Pas la peine de parler du reste, Black Storm est une honte, pure et simple. Steven Quale n’avait réalisé jusqu’ici que le 5ème volet des Destination Finale, et on lui serait reconnaissant qu’il prenne sa retraite rapidement. Une bouse, une vraie.

    Note : 0/10

    Meilleure séquence : Quand ils récupèrent Kaitlyn et Donnie... Le T-Shirt mouillé de la fille est le seul FX réussi du film.


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  • Commentaires

    1
    Vendredi 29 Août 2014 à 08:27
    Hervé

    Mais... ? C'est que tu me donnerais envie de le voir. Merci pour cette "élogieuse" chronique de nanar.. A moins que ce ne soit un navet ?

    2
    Vendredi 29 Août 2014 à 21:30

    Oui, on est dans la catégorie navet plutôt là.

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