• [Critique] Agents très spéciaux - Code U.N.C.L.E

    [Critique] Agents très spéciaux - Code U.N.C.L.E

    Où était passé Guy Ritchie, le réalisateur de Sherlock Holmes et Snatch ? Après nous avoir offert le plus célèbre des détectives anglais sur grand écran durant deux volets survoltés, le britannique est resté silencieux pendant près de quatre ans. Il revient aujourd'hui avec un projet improbable : le remake d'une vieille série des années 60 de NBCThe Man from U.N.C.L.E., que tout le monde a oublié depuis. Alors que les espions et autres agents secrets ont le vent en poupe ces dernières années, il suffit de voir le succès colossal de Skyfall ou de Mission Impossible 5 : Rogue Nation pour s'en convaincre, Ritchie suit le mouvement en tentant d'y apposer sa patte personnelle. Renommé en France Agents très spéciaux - Code U.N.C.L.E., le long-métrage réunit trois acteurs montants : l'anglais Henry Cavill, l'américain Armie Hammer et la suédoise Alicia Vikander. Action, humour, aventure et guerre froide sont au rendez-vous du dernier bébé de l'excentrique Guy Ritchie.

    Berlin. Début des années 60. La guerre froide n'en finit plus de déchirer le monde en deux.
    L'agent américain Napoleon Solo a été chargé de retrouver et de ramener Gaby Teller. Pris en chasse par un des meilleurs hommes du KGB, Illya Kuryakin, il doit faire appel à tous ses talents pour s'en sortir en un seul morceau. Quelques temps plus tard, Solo est convoqué par Sanders, son supérieur. Celui-ci lui révèle que d'anciens fascistes travaillent en secret pour fabriquer une bombe atomique. Devant l'importance de cet enjeu, les américains et les russes ont décidé d'unir leurs forces. Solo devra donc faire équipe avec son ex-ennemi juré, le russe Illya Kuryakin, pour infiltrer Gaby Teller et déjouer les plans de Victoria Vinciguerra. Une coopération qui promet quelques savoureuses péripéties entre le condescendant agent américain et l'impulsif agent soviétique.  

    Guy Ritchie aime les duo de personnages aux styles tranchés. Après Holmes et Watson, il nous propose cette fois deux agents secrets que tout semble opposer, à commencer par leur allégeance. Le britannique nous plonge tout de suite dans le bain avec une scène de course-poursuite à cent à l'heure dans les rues d'un Berlin coupé en deux. Immédiatement, on retrouve la nervosité du réalisateur, une nervosité que l'on retrouvera durant tout le film donnant un cachet appréciable à l'aventure. Ritchie démultiplie les plans, bouillonne toujours d'idées de mise en scène, s'approchant même parfois du style comics (on pense à la scène d'attaque finale et son découpage de l'image). Nul doute que l'anglais n'a rien perdu de son talent pour filmer des scènes d'actions. Celles-ci s'avèrent des plus jouissives, avec toute la désinvolture filmique dont est capable Ritchie. Sans oublier, bien sûr, son humour décalé.

    L'un des gros points forts d'Agents très spéciaux - Code U.N.C.L.E., c'est justement son humour qui joue sur l'opposition de style entre les deux agents secrets. Le premier est un prétentieux pas possible doublé d'un incorrigible séducteur, le second se révèle aussi impulsif que taciturne. La compétition entre Solo et Illya permet à Ritchie d'accumuler les gags sans pour autant tomber dans le surlignage humoristique grossier. On note quelques scènes véritablement excellentes à ce niveau, tels que Solo regardant patiemment Illya se faire poursuivre en bateau ou Illya et Solo en train de discuter du sort à réserver au bourreau qu'ils ont capturé. Ritchie sait jouer sur plusieurs registres d'humour et ménager ses effets. Bref, un vrai plaisir.

    Pour incarner ses deux héros, Ritchie a porté son dévolu sur Henry "Superman" Cavill et Armie Hammer, deux acteurs pas forcément encore populaires mais qui joue leur rôle à la perfection. Un léger avantage sera donné à Armie Hammer, franchement génial dans le rôle moins évident du russe bourru et surtout légèrement psychotique. Reste Alicia Vikander, un peu en retrait du fait d'un personnage moins convainquant et moins important que les deux précédents, mais qui assure le nécessaire. L'histoire quand à elle arrive à ne jamais ennuyer, Ritchie dose son action pour maintenir l'attention du spectateur durant les deux heures du long-métrage tout en ajoutant une atmosphère guerre froide finalement très réussie. On reprochera juste la fin balisée et sans surprise qui, du coup, gâche un tant soit peu une aventure jusque là vraiment accrocheuse.

    Malgré un succès pour le moment assez limité, Agent très spéciaux - Code U.N.C.L.E mérite bien son statut de divertissement drôle et rythmé. Guy Ritchie arrive même à surpasser sa saga Sherlock Holmes pour ressusciter une franchise morte et enterrée.
    Un bon moment pour qui aime les films d'espionnages ne se prenant pas (trop) au sérieux. 

    Note : 7.5/10

    Meilleure scène : La discussion pour savoir que faire du bourreau

     



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  • Commentaires

    1
    Samedi 26 Septembre 2015 à 19:07
    Cachou

    J'ai beaucoup ri, je ne comprends pas l'accueil mitigé réservé à ce film, qui devient pour moi le film d'espionnage le plus jouissif de l'année (et il y en a eu pourtant ^_^). Pas un chef d’œuvre mais un film qui s'amuse aussi bien avec le fond qu'avec la forme (j'ai adoré les clins d’œil du réalisateur aux gialli et autres joyeusetés cinématographique italiennes comme le western spaghetti ^_^). Il m'a redonné envie de croire en Guy Ritchie.

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