• [Critique] Independence Day : Resurgence

    [Critique] Independence Day : Resurgence

    Il arrive des jours comme ça où le temps est beau, les oiseaux chantent, les marmottes font leur toilette.
    Des jours où tout semble aller bien dans le meilleur des mondes.
    Innocents, insouciants, on va se faire un petit film au cinéma du coin. Titillé par la nostalgie des années 90, on prend un ticket pour la suite d'Independence Day, ce métrage signé Roland Emmerich sorti en 1996. 
    Alors, oui, il faut être d'une grande naïveté pour croire que l'homme qui a commis 2012 pouvait encore sortir un divertissement coupable et décomplexé correct avec des aliens et des grosses explosions. Mais on se dit que la vie peut être surprenante, qu'un jour Luc Besson finira par faire un bon film par erreur, que David Guetta prendra sa retraite, que Marc Levy se fera mordre par un castor enragé...bref, la réalité, c'est que la vie est une pute.

    Nous sommes bien des années plus tard après le premier film. La Terre, grâce à l'invasion extra-terrestre déjouée par Will Smith et Jeff Goldblum - ainsi qu'un virus informatique révélant que les E.T tournaient sous Windows (c'est quand même con un alien) - a tiré les leçons de ses échecs. Unit dans un même objectif, et grâce aux épaves récupérées, la technologie humaine a fait un bon sidérant. Sauf que, manque de bol (et aussi parce qu'il fallait une raison à cette suite autre que "je dois me payer un nouveau jacuzzi"), les bestioles de l'espace reviennent. Avec un plus gros vaisseau, une plus grosse armée et une reine dirigeante mal lunée. David Levinson avertit encore une fois du danger tout comme l'ancien président devenu à moitié sénile et boiteux, Thomas Whitmore. Heureusement, des héros se lèvent à nouveau pour combattre l'ennemi en ce 4 juillet, jour emblématique (et pourri quand même) de cette uchronie. 

    En effet, Independence Day : Resurgence est une uchronie. Le film part du postulat que les humains ont évolué bien plus rapidement que nous dans cette Terre alternative du fait de la technologie extra-terrestre laissée sur place après la grande défaite du 4 juillet. De ce fait, l'armée humaine dispose d'une base lunaire, d'un réseau de défense orbital et d'avions armés de laser qui font piou piou piou (Tu fais très bien le laser ! Merci ! Non mais vraiment je le pense). C'est certainement la seule et unique bonne idée du film. Le reste...comment décrire le reste...il faut être technique et pas vulgaire à la fois.
    Certes, Independence Day premier du nom était un film bas du front, une ode à l'american way of life et à la suprématie US. C'était bourrin, très con parfois, mais c'était cool, attachant et souvent diablement épique.
    Là...c'est autre chose.

    Tout commence déjà avec les personnages. Concentré à 200% sur son fan service, le film offre à peu près toute la brochette des acteurs du précédent, à commencer par Jeff Goldblum et Bill Pullman. Mais pas Will Smith, qui n'était pas assez désespéré pour tenter l'aventure. Du coup, Roland Emmerich l'a remplacé par un acteur noir leader price (car il faut savoir que l'acteur noir est interchangeable) sans l'ombre du quart du centième de la classe d'un Will Smith. Ce Willus Smith va même avoir un pote avec qui il est fâché (ça met du piment à l'intrigue) en la personne de Jake Morrison interprété par Liam Hemsworth qui avait déjà joué auparavant dans Hunger Games (du lourd). Entre deux, la traditionnelle petite amie dont on ne souvient jamais du nom, un deuxième noir plus gros avec des machettes, parce que le quota de noirs dans les films Hollywoodien a augmenté depuis 1996, et Charlotte Gainsbourg. On ne sait pas ce qu'elle est venue faire là, elle non plus à priori vu son jeu d'actrice au cours de l'aventure, mais quelque chose nous dit qu'elle va vite regretter Lars.

    Passé le casting aussi excitant que l'on avait pas osé l'imaginer, il y a une histoire. Enfin, une histoire... Un timbre poste. Les aliens reviennent pour détruire la Terre, ils sont encore plus méchants, ils font les mêmes choses ou presque que dans le précédent film, et voila. Bon. Sauf que le côté découverte du premier n'est forcément plus présent, on sait exactement de quoi il retourne. Roland Emmerich va aussi à cent à l'heure, ne laissant plus du tout son aventure se poser pour créer un suspense digne de ce nom. Et puis l'évolution technologique annihile le côté guerrier épique du premier (on se souvient tous des "Eagle Un, Fox deux" quand les avions tiraient des missiles) remplaçant tout ça par une bouillie de pixels avec lasers intégrés. Independence Day : Resurgence n'a plus aucun moment palpitant à offrir, ni même héroïque à l'américaine comme dans son prédécesseur. Tout s’enchaîne si vite avec si peu de conviction que rien ne prend, même pas la première offensive aérienne ou le final pourtant pensé pour être une apothéose. Dans tout cela, le pire reste que le film tente constamment de renouer avec les éléments qui avaient fait le succès du film de 1996...en utilisant des clichés aussi énormes qu'un François Hollande pré-électoral. 

    On pourrait pleurer devant un tel spectacle, ou rire de bien des scènes contenues dans le métrage, mais on est juste fasciné par autant de bêtises. Pour illustrer plus clairement l'échec total du film, prenons une scène symptomatique de ce ratage. Le scientifique de la zone 51 du premier film et son comparse scientifique vont se réfugier dans la salle d'isolation pendant que des aliens les attaquent. L'un des deux meurent et l'on assiste alors à la traditionnelle scène "Je prends l'agonisant dans mes bras pour échanger quelques belles paroles." Sauf que là, cela concerne un personnage que l'on a vu que 35 secondes à l'écran auparavant, dont on a clairement rien à foutre, qui est ridicule de surcroît et qui se révèle être gay. Surprise. Alors on sent qu'il y a forcément du second degré la-dedans (on l'espère en fait, sinon c'est un vrai chef d'oeuvre de nanardise) mais cela illustre toute la médiocrité du film. Un enchaînement d'événements trop rapides pour qu'on les assimile sur des personnages clichés et inconsistants, pour des enjeux vus et revus, et surtout...on ne sait absolument pas si c'est de l'humour intentionnel ou non. Un drame. 

    On ne parlera volontairement pas de la sphère blanche Apple qui se révèle un allié dans la lutte que livrent les humains (une des nombreuses idées WTF du film) ni de la cruauté de voir un Willus Smith sans copine pour le retrouver à la fin (mais c'est pas Will Smith, donc la nana forcément, il peut rêver !) ou encore du périple des enfants et du père de David (qui ne sert à rien, ne fait pas rire...on ne sait même pas ce qu'il fait encore là en fait !)
    Pour conclure au sujet d'Independence Day : Resurgence... la vie est une pute mais qui a le sens de l'humour.

    Note : 0.5/10

    Meilleure scène : Le scientifique qui meurt dans les bras de son pote et à qui il n'a pas tricoté le pull qu'il voulait, juste une écharpe. (Non mais, c'est vrai en plus!)

    Meilleure réplique : "Il n'y aura plus jamais de paix possible" (prononcé par la présidente avant de mourir des mains des aliens, alors que ceux-ci viennent de détruire la planète pour la deuxième fois. On s'attendait clairement à un pique-nique après ça, c'est certain.)
     

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 25 Novembre 2016 à 22:14

    d'accord avec toi sur la nullité du produit

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