• [Critique] Avengers : L'ère d'Ultron

    [Critique] Avengers : L'ère d'Ultron

     

    La phase 2 du Marvel Cinematic Universe s'achève de la même façon que la première, à savoir par le rassemblement des fameux vengeurs. Joss Whedon prend une nouvelle fois la barre du capitaine et se retrouve avec l'épineuse tâche de faire mieux ou, du moins, différent. Pas forcément évident quand Iron Man 3 est passé par là avec une scène de fin dantesque ou quand un certain Gardiens de la Galaxie a emporté l'adhésion de tous. Heureusement, Whedon peut compter sur son équipe de super-héros favorite ainsi que quelques nouvelles têtes parmi lesquelles Elizabeth Olsen ou Aaron Taylor Johnson pour interpréter les jumeaux Maximoff. Autre gros atout, un super-vilain avec un gros potentiel et bénéficiant de la voix charismatique d'un certain James Spader. L'ère d'Ultron peut-il rivaliser avec son illustre prédécesseur et surtout, est-il à la hauteur des immenses espérances qu'il a suscitées parmi ses (nombreux) fans ?

    Les Avengers sont de nouveau rassemblés. En Sokovie, un des centres névralgiques d'Hydra a été découvert. On murmure que le Colonel Strucker améliore des humains grâce à la puissance du sceptre de Loki. En récupérant ce dernier, Stark et Banner s'aperçoivent qu'il contient plus qu'il n'y parait. Grâce au potentiel qu'il renferme, les deux scientifiques créent une révolution technologique : Ultron, une intelligence artificielle chargée de protéger l'humanité. Malheureusement pour eux, Ultron prend sa mission trop à cœur et décide d'éradiquer les Avengers, protecteurs du plus grand danger pour l'homme... c'est à dire lui-même. A l'origine de cette abomination, Stark est remis en question par ses propres alliés. Une dure période s'annonce pour les vengeurs, d'autant plus que l'arrivée des Maximoff, deux optimisés, vont rendre l'aventure encore plus périlleuse...

    La question que l'on se pose forcément après avoir vu des films aussi réussis que Iron Man 3 (n'en déplaise aux grincheux) et Les Gardiens de la Galaxie, c'est comment va faire Joss Whedon pour faire encore mieux ? Un des gros, très gros soucis du Marvel Cinematic Universe, c'est son manque de réalisateurs de caractère tels que James Gunn, Shane Black ou Kenneth Branagh, capable de réaliser des films avec une véritable personnalité. Whedon s'en était très bien tiré avec son premier Avengers en trouvant une position médiane et, finalement, très réussie. Pour Avengers 2, avouons-le, la chose s'avère moins convaincante. Bien évidemment, le film reste distrayant, en met plein la vue, de sa scène d'ouverture stylisée à une baston finale pleine de fureur, en passant par une très jouissive séquence de milieu de film. Whedon est incapable de faire mieux que l'hallucinante bataille des armures d'Iron Man 3 (c'était, de toute façon, compliqué) mais arrive bel et bien à monter d'excellentes confrontations. On regrette simplement que l'affrontement final soit nettement en retrait par rapport au caractère épique de celui de son prédécesseur. A ce propos, il est hautement amusant de constater que Whedon tacle le Man Of Steel de Snyder en mettant un point d'honneur à sauver tous les civils pris dans les combats.  

    Si l'ère d'Ultron ne déçoit pas sur le plan des FX et des grosses scènes d'action, il en va autrement du récit. Celui-ci présente deux défauts. Le premier se voit rapidement, il s'agit d'un problème de rythme. Le métrage de Whedon accuse un gros ventre mou après la baston de milieu de film et tombe même dans l'ennui pendant quelques instants, lorsqu'il se penche sur la vie privée d'Hawkeye (qui est d'un cliché pas possible au passage). Le second souci, c'est que l'ère d'Ultron ne se contente plus de faire la synthèse en trouvant sa propre thématique, mais sert bien trop à annoncer le prochain Captain America : Civil War. On passe une bonne partie du film à souligner en gras que Stark et Rogers ont des points de vue divergents au détriment de l'intrigue principale. Nous refaire en plus le coup de la dispute entre les avengers eux-mêmes, c'est un peu de la redite. Mais soit, l'ère d'Ultron possède - heureusement - d'autres qualités.

    Parmi celles-ci, son méchant, Ultron. Bad-ass et porté par la voix juste géniale d'un James Spader très inspiré (n'allez pas voir le film en VF !), l'intelligence artificielle réussit également à s'extirper du cliché de SF habituel sur l'IA se retournant contre ses créateurs, en explorant des voies comme la création ou une réflexion intéressante autour du concept des extrémités auxquelles on peut en venir pour garantir la paix. Alors que Loki manquait d'une véritable personnalité (il n'était pas un vrai super-vilain estampillé Avengers mais un transfuge de Thor), Ultron s'impose naturellement comme un superbe adversaire. A côté de lui, La Vision s'avère (tardivement) la plus brillante trouvaille du film. Interprété par un Paul Bettany bien trop rare, son personnage laisse entrevoir de grandioses perspectives. Sa seule présence pendant quelques scènes relève le niveau général. Il en va différemment des jumeaux Maximoff. Ceux-ci souffrent des droits que ne possède pas Marvel sur les X-Men. Ainsi, les enfants de Magneto seront des Optimisés et non des Mutants. Quicksilver et Scarlet Witch bénéficient d'un traitement bancal pendant les trois quarts du film, avant d'être mieux exploités dans la dernière partie. C'est finalement Scarlet Witch, interprétée par la magnifique et talentueuse Elizabeth Olsen, qui tire le mieux son épingle du jeu. C'est véritablement dommage qu'un des éléments les plus forts du métrage ne se retrouve pas employé de façon plus judicieuse.

    Reste pourtant l'humour Whedon qui, cette fois encore, marche à fond. Le running-gag sur le marteau de Thor notamment vous fera forcément hurler de rire. Même si le film a tendance parfois à verser dans le Tony Stark show, d'autres ont également leur heure de gloire. On pense notamment à Hulk et La Veuve Noire, deux personnages que semble apprécier particulièrement Whedon et bénéficiant d'un traitement brillant. C'est d'ailleurs paradoxal de constater que lorsque le film prend son temps sur ce genre de détails, il y gagne énormément. De là à dire que la surenchère d'action nuit à la caractérisation des personnages, il n'y a qu'un pas. Surtout lorsque l'on voit le bâclage dont souffre Thor, qui entreprend une quête d'une totale inutilité. Heureusement, l'assemblage des différentes personnalités héroïques prend toujours aussi bien et finalement, on se laisse porter comme des gosses devant ce spectacle jouissif.

    Peut-être moins bon que son prédécesseur (qui avait évidemment l'effet de surprise), L'ère d'Ultron s'inscrit dans la lignée de l'univers Marvel au cinéma en offrant un divertissement de qualité, compensant ses défauts par un feu d'artifice d'effets spéciaux et de séquences jouissives. On espère simplement que les frères Russo continueront sur la lancée de  Winter Soldier pour nous offrir un Avengers 3 plus surprenant.

    Note : 8,5/10

    Meilleure réplique : "Si tu franchis cette porte, tu deviens un Avenger."

    Meilleures scènes : Hulk vs Stark - La Vision - Les scènes entre Hulk et la Veuve Noire

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