Ils sont de retour.
Encore.
Transformers revient pour une quatrième fois. Toujours avec Michael Bay aux commandes. On pensait pourtant qu’après le lamentable 3ème volet, il allait arrêter les frais. Mais visiblement, la production de Pain & Gain, son film personnel, lui a laissé une dette envers la Paramount. Alors évidemment, sans même entamer la critique, sans même voir la chose, on se doute fortement du résultat final. Puisque Shia Labeouf a quitté le navire (comme l’avait fait Megan Fox après le second volet), Bay recrute son chouchou Mark Wahlberg aux côtés de…bah…d’une blonde (parce qu’il faut bien remplacer la précédente) nommée Nicola Peltz, mais franchement le nom n’a aucune importance. Nous sommes dans Transformers, de toute façon rien n’a d’importance, faut juste que ça fasse boom !
On ne va pas vous faire l’affront de vous rappeler l’histoire (hum hum) juste la mise à jour nécessaire pour ce volet. Après la bataille de Chicago, les humains n’aiment plus beaucoup les robots géants et ont décidé de les pourchasser, Decepticons ou Autobots. Pour se faire, ils ont même recours aux services d’un mercenaire robotique venu de l’espace (oui, c’est génial dis comme ça) du doux nom de Lockdown. Au milieu, une famille Texane avec le père Cade Yeager, la fille Tessa et son petit-ami Shane. Voilà voilà. Faut-il préciser également que le film s’étire sur 2h45 ? Oui, précisons-le parce que ça risque d’être très long près de trois heures de robots qui se foutent sur la tronche. Très très long.
Soyons honnêtes cinq minutes. A moins de n’avoir vu aucun des précédents volets ou d’être masochiste, on sait très bien ce qui nous attend dans la salle. Ce n’est pas parce que Bay sort d’un excellent film avec Pain & Gain qu’il peut transfigurer sa saga favorite. Surtout que tous ses acteurs se sont barrés et que, de toute façon, la franchise fait n’importe quoi depuis un bail. C’est vrai après tout, Transformers à la base, c’est tout de même des jouets Hasbro avec des aliens mécaniques qui se transforment en voitures et en robots géants. Mais qu’est-ce que l’on peut espérer d’une adaptation pareille ? En sachant en plus que le premier volet était tout juste passable, on vous laisse imaginer les suivants…jusqu’à donc ce quatrième volet. Qu’en dire au final ? C’est la question… Commençons par les bons points : Lockdown et son vaisseau ont un look super bad-ass et soigné, et même si le cliché SF du chasseur intergalactique est vu et revu, c’est bien le seul qui apparait comme vraiment cool dans le long-métrage. Ensuite, les FX sont au top (comme d’habitude) et Bay filme un peu moins de façon hystérique ses combats de robots. Enfin, il y a des gros plans sur le short de la blonde et même qu’elle coure au ralenti parfois...
Passé ce dernier argument misogyne au possible, le constat ne change pas beaucoup : Transformers 4 est un film affligeant. Déjà, en un seul long-métrage, vous avez tous les clichés (mais absolument tous, ce n’est pas juste une formule comme ça !) du blockbuster Hollywoodien. Jugez vous-même : Une famille avec un père ultra-protecteur envers sa fifille d’amour qui se balade dans des tenues qui ne filent plus aucun doute sur sa virginité, le petit-ami de la dite fifille d’amour qui est un beau gosse en conflit ouvert avec la papounet parce que Papa a du mal à laisser partir sa fille, et même qu’il va prouver au père qu’il peut être un bon copain. Un méchant très très très méchant qui vendrait sa mère, son yorkshire et son slip lapin crétin pour tuer les Autobots. Un scientifique que même s’il a l’air méchant, en fait non, il a un bon fond. Des asiatiques qui font du kung-fu – sinon ce n’est pas un asiatique de toute façon. Des Robots qui parlent comme des demeurés. Les méchants qui capturent les gentils qu’il faut aller sauver. Le grand méchant de la série qui revient (ENCORE !). Le sacrifice du héros (une fois, deux fois, trois fois…). Bon, on va arrêter là, il n’y a aucune once de début d’originalité dans Transformers. Voila. Et en plus son récit traîne en longueur comme pas possible avec des ajouts dont on se fout totalement comme la sous-intrigue avec le Transformium, et qui ne sert qu’à annoncer un cinquième volet (joie et bonheur sur le monde).
Ce qui est tout de même drôle avec Transformers, c’est cette capacité hallucinante à n’avoir rien à foutre de la mythologie installée auparavant. A chaque film, on retrouve une nouvelle menace sortie d’on ne sait où (Lockdown apparait comme ça mais on sait même pas pourquoi) et que la précédente giga-menace cosmique en fait…bah c’était rien du tout. Ah non ! Sauf Mégatron. Parce que le chef des Decepticons, lui, il est increvable. Ça fait 4 volets qu’on se le tape, 4 ! Il a été noyé eu fond d’un océan, taillé en pièces et décapité mais non, il est de retour. Soyez certains que s’il vient à fondre dans de la lave, ils vont appeler Jean-Pierre Jeunet pour le cloner et le mettre dans le ventre de Ripley. Déjà qu’il n’était pas super-charismatique avant, son nouveau design s’avère banal et son rôle n’intéresse personne dans l’histoire. Alors le troquer pendant une bonne grosse demi-heure à la place de Lockdown, c’est l’idée la plus stupide du film. Mais il n’est plus à ça près.
Parce que tout de même Transformers 4 n’a aussi rien à faire de sa cohérence interne et de la vraisemblance. Les autobots sont en groupe quand ils le veulent, laissent capturer leur chef quand ils le veulent…Lockdown tue tout le monde mais se retrouve à genoux face à 3 humains armés d’un fusil et d’une dépanneuse (oui oui une dépanneuse)…Et puis on ne va même pas vous parler des multiples sauvetages d’humains pendant des chutes vertigineuses style « On vous écrase pas dans nos mains de gros robots même si on tombe de 12 km de haut en se prenant 3 immeubles ». Ne parlons pas non plus des nouveaux Autobots, même si la plupart ont un super look (et feront vendre plein de jouets), ils sont neuneus comme pas possible. Le seul soulagement c’est que depuis le départ de Sam, Bumblebee ne nous saoule plus avec sa pseudo-amitié. Il reste très lourd certes, mais c’est déjà ça de gagner. Parce qu’en plus le film se veut drôle mais il ne l’est jamais (ou presque). A un moment, avant que le sidekick du début ne brûle, on a juste envie de se pendre avec ses lacets à l’accoudoir de son siège tellement l’humour tombe bas. Et pas que l’humour puisque Bay nous gratifie des pires placements de produits commerciaux qui soient. Arriver à placer comme ça des marques comme Victoria Secret’s ou Beats Audio, sérieux, chapeau, fallait oser.
Alors oui, à la fin, les autobots chevauchent des robots dinosaures (les Dino-Bots). Oui. Bon. Qu’est-ce qu’on peut rajouter à ça ? Transformers 4 marque une étape de plus dans le ridicule de la franchise, une franchise qui continue à exploser le box-office US malgré sa totale médiocrité. De là à penser que nos amis américains ont un cerveau de bulot… Non, nous n’irons pas jusque-là. Vous l’avez maintenant deviné, il n’y a rien à tirer de ce volet, rien qui mérite de se déplacer. Pire, même les scènes de combats impressionnent moins que les précédents opus, comme si Bay lui-même en avait définitivement marre. Alors laissez-le faire des films personnels comme The Rock ou Pain & Gain et arrêtez avec ces Transformers…Parce que là, ça devient vraiment pathétique.
Note : 1/10
Meilleure scène : Le passage dans le vaisseau de Lockdown
Meilleure réplique : « Tire sur mon manche ! »
Encore pire que les précédents ? Ouah, ça fait peur ;)