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World War Wolves, Tome 1 : Dieu a de l'humour
L’éditeur Soleil a l’agréable idée de nous proposer un comic book à la française avec World War Wolves. Si Walking Dead et ses zombies ont pris le contrôle du marché, et si les vampires continuent de faire des ravages sur le grand et le petit écran, c’est bien de loups-garous dont va parler ce premier volume sous-titré Dieu a de l’humour. Emmené par Jean-Luc Istin, l’auteur de nombreuses séries telles que Merlin ou Le Seigneur des Ombres et mis en images par Kyko Duarte, le dessinateur du Capitaine Fracasse, World War Wolves tente donc d’accommoder l’apocalypse à la sauce lycanthropes. Ce premier tome s’avère-t-il aussi saignant que l’on pourrait l’espérer ?
En 2015, les Etats-Unis connaissent une très grave épidémie. Celle-ci a la particularité de transformer les infectés en monstrueuses bêtes sauvages qui submergent bientôt des villes entières comme New-York ou San Francisco. Les loups-garous prennent l’ascendant sur les hommes mais certains survivants s’organisent, comme à Philadelphie où la cité se voit divisée en deux entre humains et loups, ou encore Las Cruces dont les murs et l’organisation permettent de reformer une communauté viable. C’est d’ailleurs à Las Cruces que se rend John Marshall et sa famille dans l’espoir d’échapper à l’apocalypse. D’autres n’ont pas cette chance, notamment Malcolm Spolding devenu un simple outil aux mains des lycanthropes de New-York, ou Jeremy Lester qui va devoir malgré lui s’immiscer dans le conflit de Philadelphie. Mais la horde du terrible James Raven peut-elle être contenue ?
Ce premier volume se présente vraiment comme un Walking Dead à la française. Comme dans ce dernier, on retrouve un dessin en noir et blanc – bien qu’un peu moins radical, plus détaillé et plus fin – et une page introductive de ses protagonistes avant le récit. Les points communs ne s’arrêtent pas là puisqu’il s’agit également d’une apocalypse, où les hommes doivent se reconstruire au milieu de dangereux loups-garous. Enfin, dernière ressemblance, l’histoire se centre surtout sur le destin des hommes et des femmes survivants donnant un côté intimiste prononcé, mais déjà vu donc. Reste que World War Wolves fait du très bon travail dans ces similitudes. Son histoire s’avère immédiatement efficace et prenante et cela grâce aux variations qu’elle introduit.
Tout d’abord, le changement au niveau de la menace s’affirme immédiatement comme très agréable. Les Loups-garous de World War Wolves sont bad-ass et franchement impressionnants mais, en plus, Istin imagine une nouvelle société avec de nouveaux codes inhérents aux bêtes sauvages que sont devenues les infectés. Si l’on regrette de ne pas voir davantage le charismatique James Raven, on se console avec la masse de ses congénères. Ensuite, l’apocalypse de World War Wolves n’est pas tout à fait terminée, on est même en plein dedans, puisque l’on sent que des villes résistent et que l’armée existe encore. Il est donc très intéressent de voir les moments où s’effondre la résistance humaine et de quelle façon. Le récit marque d’ailleurs avec ce moment de bravoure que constitue l’assaut en règle de Philadelphie, sublimé par le magnifique noir et blanc de Duarte. Enfin, et c’est une des originalités qui fait le plus de bien au récit, les planches sont entrecoupées par des articles de presse, des pages de journal intime, des rapports médicaux…bref un tas de petits textes qui immergent davantage dans l’univers et y ajoutent de la crédibilité. Une excellente idée en somme pour ce type d’histoire.
Côté cheminement du récit, on reste dans un classique tome d’introduction où Istin installe ses protagonistes et tente de les faire vivre. John Marshall et sa famille convainquent moyennement – la faute à certains dialogues un peu simplistes – et c’est surtout Jeremy et Malcolm qui se révèlent les plus touchants et intéressants. Ce dernier et sa situation passionnent tout particulièrement, malgré la cruauté des événements. Istin sait garder un rythme et donner envie de suivre les aventures de ses personnages dans le prochain volume. Reste que l’on en voit bien peu et que certaines questions restent encore en suspens (Que vient faire de prêtre dans le prologue ? Sera-t-il exploité ou non ? Qu’en est-il de Raven ?).
World War Wolves change des sempiternels zombies et vampires, et introduit la menace loup-garou de fort belle façon. C’est certes assez classique, parfois maladroit, mais impossible de ne pas éprouver une certaine sympathie pour l’univers créé par Istin et Duarte dont on attend la suite avec impatience pour confirmer tout le bien entraperçu dans ce premier tome efficace et accrocheur.
Prêt à courir ?
Note : 7/10Abonnez-vous à la page Facebook
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Tags : Kyko Duarte, Jean-Luc Istin, Comics, Fantastique
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